Le département des Côtes-du-Nord (ancien nom des Côtes-d'Armor) faisait partie en 1914 de la 10^ème région militaire, qui comprenait aussi le département d'Ille-et-Vilaine, ainsi que la Manche. Le département comportait deux bureaux de recrutements, l'un à Saint-Brieuc et l'autre à Guingamp ; les conscrits de l'arrondissement de Dinan étaient recrutés au bureau de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Pour faire simple, la majorité des conscrits du bureau de Guingamp étaient bretonnants, tandis que ceux de Saint-Brieuc et Saint-Malo étaient en majorité galésants ou francophones.
Dans les Côtes-du-Nord, une grande partie des effectifs militaires servait dans la marine, et dépendait des dépôts de Cherbourg et de Brest. La marine était en prise avec les sous-marins allemands dans l'Atlantique, et formait l'ossature de l'armée d'Orient, chargée d'assurer avec les anglais, le contrôle du détroit des Dardannelles. La marine détacha, au début de la guerre, des compagnies de fusiliers-marins qui servirent héroïquement en Belgique dans les premiers mois de la guerre.

Les données (environ 21800 fiches individuelles), présentées sur ce site, ne concernent que les Morts pour la France des Livres d'Or des Communes des Côtes-du-Nord, mis en place par la loi du 25 octobre 1919 : elles ne comprennent pas les marins, ni les officiers des armées de Terre et de l'Air.

Les paysans bretons partirent défendre la patrie, pour la plupart dans des régiments d'infanterie de la 10^ème région militaire, mais aussi dans les régiments coloniaux engagés sur le front. Les "Territoriaux" des Côtes-du-Nord furent envoyés sur le front de Belgique pour arrêter les troupes allemandes en août 1914 : le 22 août 1914, plus de 500 d'entre eux furent fauchés par les mitrailleuses allemandes dissimulées en lisière des bois.
Les troupes bretonnes participèrent à toutes les grandes batailles de la grande guerre, du front de Picardie à Verdun. Le taux de pertes du département fut l'un des plus élevés de France.